La carpe est sans conteste un poisson très présent dans les eaux françaises. C'est un poisson d'ordinaire calme qui sait faire le bonheur des pêcheurs avec sa puissance naturelle. De par sa longévité, la carpe est un poisson qui sait reconnaître et éviter les pièges tendus par les pêcheurs. Il n'est cependant pas rare de reprendre, à la ligne, plusieurs fois le même poisson.
Il existe de nombreuses variantes de carpes. Principalement, nous trouverons la carpe commune, entièrement recouverte d'écailles, la carpe miroir, partiellement recouverte d'écailles plus grosses et la carpe cuir, sans écaille. Plus rarement, de très jolis spécimen de "Linéaires" de "Fully¨" et autres "Koï" se font prendre à la ligne. Ces variantes ont cependant toutes les mêmes mœurs en milieu naturel.
La carpe à un corps allongé et trapu, des lèvres épaisses, deux paires de barbillons à l’angle de la bouche. Elle possède une grande nageoire dorsale (1), une nageoire caudale, généralement massive (2), une nageoire anale (3), une paire de nageoires pelviennes (4) et une paire de nageoires pectorales (5). Une Ligne latérale d'une longueur de 32 à 38 écailles. De puissantes dents pharyngiennes lui permettent de briser des dressens. Sa couleur est variable en fonction de son milieu de vie. Généralement sombre en milieu vaseux, elle sera plutôt jaunâtre en milieu sableux.
HISTOIRE :
La carpe, Cyprinus Carpio est un poisson originaire d'Asie. Elle fut introduite d'abord en Italie, en Grèce puis en France par les Romains lors de l’occupation de la Gaule.
Elle a ensuite fait l’objet d’une pisciculture intensive par les moines du Moyen Âge, à des fins gastronomiques et parce que leur élevage rapportait plus qu'une surface égale de terres. Peu à peu introduite dans toutes les eaux publiques, elle à aujourd'hui, colonisé l'ensemble des eaux du territoire à savoir les lacs, les étangs, les rivières et les canaux.
Quelques dates : La carpe a été introduite en Angleterre en 1514, au Danemark en 1560 et à Saint-Pétersbourg en 1729.
HABITAT :
La carpe est un poisson très robuste. Sa capacité d'adaptation aux conditions, parfois extrêmes, a favorisé sa présence dans la majeure partie des eaux douces du monde. Il arrive de la retrouver dans certaines eaux saumâtres des estuaires. Elle colonise parfaitement la majeure partie des lacs, étangs, rivières, et canaux d'Europe.
La carpe affectionne les eaux plutôt chaudes (18-25°C), stagnantes et peu profondes. Il n'est cependant pas rare de la retrouver dans des eaux coulantes de fleuves et de rivières où la nourriture y est généralement abondante. Poisson fourrage à petite taille, elle affectionnera les zones encombrées à l'abri des prédateurs toute sa vie.
REPRODUCTION :
La fraie de la carpe commence lorsque l'eau dépasse les 18°C (Généralement en mai). Les mâles seront âgés d'au minimum 2-3 ans contre 4-5 ans pour les femelles. La femelle pond environ 100.000 oeufs par kg de poids vif. (environ 500.000 oeufs pour une femelle de 5kg).
Les poissons de 5 à 8 kilos seront les plus productifs. C'est après 60 à 70°C/jours que les alevins éclorerons. (Soit environ 3 à 4 jours dans une eau à 18°C).
Durant les premiers jours de leur vie, les alevins restent dans les plantes et autres détritus à l'abri des prédateurs. Etant inertes, ils sont très vulnérables.
ALIMENTATION :
Durant ses premiers jours de vie, l'alevin se nourrira principalement de rotifères (zooplanctons) et de petites particules. La carpe est ensuite un poisson Benthophage. C'est-à-dire qu'elle se nourrit des matières organiques présentes sur le fond de leur zone de vie. Cela inclut les différents vers, mollusques et autres crustacés.
Cependant, il est possible qu'elles se nourrissent également dans toutes les couches d'eau où la température leurs convient mieux. Dès lors, les insectes volants ne sont plus à l'abri ! Il est également possible, lorsque la population devient importante, que la carpe devienne carnivore. Elle s'attaquera donc directement aux autres poissons blancs de son milieu.
PRÉDATION :
Les insectes sont les principaux prédateurs de la carpe. En effet, ceux sont eux, qui éliminent le plus d'individus dès lors que les œufs sont expulsés de la femelle. Ainsi, les Cyclopes, les Hémiptères, les Notonectes, les Dytiques (voir photo ci-dessous) et autres Libellules sont les principaux prédateurs et font le plus de dégâts sur notre poisson préféré.
Ensuite, les oiseaux viennent prendre la relève lorsque les poissons commencent à grandir. Les principaux prédateurs seront alors les Cormorans, les Martins-pêcheurs, les Mouettes, les Poules d'Eau et autres Hérons. N'oublions surtout pas que l'homme est également très impliqué dans la prédation de tous les animaux confondus !
